Dans les coulisses d’Orfève
Chaque chocolat a une histoire. Et chaque histoire commence quelque part. Avant d’être une manufacture genevoise reconnue pour son exigence et sa précision, Orfève était un projet artisanal, mené avec peu de moyens mais beaucoup de conviction. Nos premières tablettes en témoignent : elles avaient un premier motif signature, mais sans brillance miroir. Mais elles portaient déjà l’essentiel : le goût, l’intention, et le respect de la matière.
La toute première : en moule silicone, dans une cuisine
Notre toute première tablette a été moulée… dans notre propre cuisine, à Genève, en 2016.
Dès l’origine d’Orfève, nous souhaitions avec des tablettes au design à notre image. Nous refusions de prendre des moules du marché, sans personnalité et sans exigences.
Afin d’avoir une tablette signature mais sans acheter les volumes minimaux des fournisseurs, nous avons produit un moule en silicone sur-mesure dans notre propre four. Simple et souple, il offrait un format pratique mais peu valorisant pour le chocolat.
Mais nous ignorions qu’un moule silicone donnait un aspect mat au chocolat.
En effet, quoi qu’on fasse, les tablettes étaient mat, sans brillance.
Dès le départ, ce résultat nous dérangeait.
Nous sentions que l’enveloppe visuelle ne rendait pas hommage au travail accompli sur les fèves. Même si nous étions encore en phase d’essai (test de recettes, réglages de torréfaction, compréhension des profils aromatiques) une chose était claire : le contenant devait être à la hauteur du contenu.
C’est pourquoi, très tôt, nous avons fait le choix d’investir dans des moules professionnels sur mesure.
Non pour faire joli. Mais pour traduire avec précision ce que nous voulions dire : un chocolat de fond, de forme, et de regard.
La deuxième génération : sobres… mais inabouties
Nos deuxièmes tablettes changeaient complètement de look. Elles étaient visuellement plus abouties, mais toujours sans motif.
La brillance était au rendez-vous grâce aux moules professionnels, mais leur surface entièrement lisse, un choix neutre, sans ornement, a vite révélé ses limites, faisant apparaître un défaut visuel qui compromettait l’harmonie de la tablette.
Les tablettes présentaient souvent des marques de décollement lors du démoulage. Ces irrégularités visuelles heurtaient notre exigence : elles ne rendaient justice ni à la noblesse du cacao, ni à la précision de notre fabrication, ni à l’expérience attendue par la personne qui allait la déguster.
Un grand chocolat mérite une esthétique juste, qui respecte à la fois la matière, le geste et le regard.
Notre tablette actuelle : une progression naturelle, fidèle à notre vision
Ces essais, ces tâtonnements, font partie de notre mémoire. Ils nous ont appris que le goût ne suffit pas : la forme, la lumière, la sensation visuelle font aussi partie de la dégustation.
C’est ainsi qu’est née notre tablette actuelle : plate, fine, graphique, avec son motif inspiré du clou de Paris. Non pour séduire, mais pour révéler.
Ce motif, traditionnellement utilisé dans l’horlogerie suisse, n’est pas un ornement gratuit. C’est un relief géométrique conçu pour capter la lumière, structurer la surface, guider le regard. Sur un cadran, il permet de lire l’heure avec précision ; sur une tablette, il met en valeur la matière, en souligne la netteté, la pureté, le grain.
En l’intégrant à nos moules, nous avons voulu prolonger cette même exigence de clarté et d’élégance fonctionnelle. Le clou de Paris n’est pas un décor : c’est une signature. Une manière discrète d’affirmer que le chocolat, lui aussi, mérite le soin du détail et l’intelligence du geste.
L’approche Orfève
Revenir sur nos premières tablettes, c’est honorer le chemin parcouru.
C’est se rappeler que chaque détail compte : la forme, la lumière, la sensation en main.
Nos débuts étaient simples, mais portaient déjà l’essentiel : l’envie de faire juste, pas seulement bon.
Même nos archives racontent cela. Une quête de précision, de cohérence, de respect.
Pour que chaque tablette, dès l’origine, soit à la hauteur du cacao qu’elle incarne.