La fève et son écosystème

L’impact du changement climatique sur les plantations de cacao

Le cacao est une plante sensible. Originaire des forêts humides d’Amérique tropicale, le cacaoyer a besoin d’un climat précis pour se développer : températures stables (entre 21 et 32 °C), humidité élevée, précipitations régulières, et peu de variations extrêmes. Mais ces conditions deviennent de plus en plus rares à mesure que le climat mondial se dérègle.

Des régions de production menacées

Selon les projections du Centre International d’Agriculture Tropicale (CIAT), jusqu’à 90 % des terres actuellement propices à la culture du cacao en Afrique de l’Ouest pourraient devenir inadaptées d’ici 2050, en raison de la hausse des températures et de la modification des régimes de pluie. Or, cette région concentre plus de 60 % de la production mondiale.

Au-delà de la quantité, c’est aussi la qualité du cacao qui est en jeu. Les conditions climatiques influencent fortement le profil aromatique des fèves : une température trop élevée ou une sécheresse prolongée peuvent altérer la floraison, freiner la fermentation naturelle ou modifier les précieuses molécules aromatiques du cacao.

Des cacaoyers plus vulnérables

Le stress hydrique, les chaleurs extrêmes et les irrégularités climatiques rendent les cacaoyers plus fragiles. Ils deviennent plus sensibles aux maladies fongiques (comme le moniliose ou le balai de sorcière), aux attaques d’insectes, et aux carences en nutriments. Ce qui réduit les rendements, accroît les pertes, et compromet la rentabilité pour les petits planteurs.

Dans certains cas, les cultivateurs sont contraints de migrer vers des zones plus fraîches ou en altitude, souvent plus éloignées, moins accessibles, ou en conflit avec d’autres usages agricoles ou forestiers.

Adapter sans dénaturer

Pour répondre à ces défis, plusieurs pistes sont à l’étude :

  • Agroforesterie : maintenir un couvert végétal autour des cacaoyers pour préserver l’humidité, limiter l’érosion et créer un microclimat tampon.

  • Sélection variétale : développer ou favoriser des variétés plus résistantes à la sécheresse ou à la chaleur, sans sacrifier la qualité aromatique.

  • Réorganisation des calendriers agricoles pour mieux suivre les nouvelles saisons de pluie.

  • Diversification des cultures dans les plantations pour limiter les risques liés à la monoculture.

Mais attention : certaines de ces solutions, si elles ne sont pas accompagnées d’un vrai travail de fond, peuvent mener à une perte de diversité génétique ou à une standardisation accrue, au détriment des cacaos fins et de la qualité sensorielle.

L’approche Orfève

Chez Orfève, nous sélectionnons nos fèves dans des plantations où la durabilité n’est pas un mot creux, mais une pratique concrète. Grâce à nos sourceurs, nous accompagnons des filières qui intègrent l’agroforesterie, la préservation de variétés anciennes, et une gestion attentive des ressources naturelles. Car pour garantir l’avenir du cacao, il faut d’abord respecter les équilibres du vivant.