La fève et son écosystème

Le cacao ne peut exister sans pollinisation. Et pourtant, peu de gens savent que cette étape, souvent discrète, est cruciale pour assurer la formation des cabosses. Contrairement aux cultures intensives qui misent sur des pollinisateurs généralistes comme les abeilles, le cacaoyer dépend d’insectes spécifiques et bien plus petits : les moucherons du genre Forcipomyia, dits “midges”, mesurant moins de 2 mm.
Une pollinisation exigeante… et fragile
La fleur du cacaoyer est minuscule, complexe et peu accessible. Elle s’ouvre directement sur le tronc ou les grosses branches (on parle de cauliflorie) et n’est attractive ni par sa couleur ni par son odeur pour les grands pollinisateurs classiques. Seuls certains diptères très fins peuvent entrer dans la fleur et transporter le pollen d’un arbre à l’autre.
Cette spécificité rend le cacao hautement dépendant de la biodiversité de son environnement. En monoculture, dans des zones déboisées ou exposées aux pesticides, ces micro-pollinisateurs se raréfient, menaçant directement la productivité des cacaoyers. Des études montrent que dans certaines plantations industrielles, moins de 10 % des fleurs sont pollinisées naturellement.
Un cacao de qualité a besoin de diversité
Les systèmes agroforestiers, en revanche, préservent les conditions favorables à la vie des pollinisateurs du cacao. En associant arbres d’ombrage, haies, et sous-bois humides, ces environnements créent un microclimat stable et un réservoir d’insectes utiles. La richesse florale et la diversité des essences favorisent également la présence d’oiseaux, d’amphibiens et d’autres régulateurs naturels des écosystèmes.
L’avenir du cacao passe par le respect du vivant
Certaines initiatives cherchent à mieux comprendre et protéger les pollinisateurs du cacao :
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programmes de reforestation dans les zones de culture ;
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réduction ou suppression des pesticides ;
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recherche sur l’introduction de plantes compagnes favorisant les moucherons ;
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soutien à la biodiversité locale dans les plans de gestion des coopératives.
Car préserver les pollinisateurs du cacao, c’est assurer la pérennité de la culture elle-même, mais aussi la qualité des fèves. Moins de stress pour les arbres, meilleure floraison, pollinisation plus efficace : c’est un cercle vertueux au cœur d’un écosystème vivant.
L’approche Orfève
Chez Orfève, nous travaillons avec des planteurs engagés dans des pratiques agroécologiques, soucieuses de la biodiversité. Nos sourceurs identifient des plantations où la culture du cacao s’intègre dans un environnement riche et équilibré. Car un grand chocolat ne se fabrique pas contre la nature, mais avec elle.