La fève et son écosystème

Comment encourager la reforestation avec le cacao

Face à la déforestation massive provoquée par certaines cultures intensives, le cacao peut sembler paradoxal : à la fois victime et solution. Cultivé de manière conventionnelle, il a contribué à la perte de forêts primaires, notamment en Afrique de l’Ouest. Mais lorsqu’il est intégré dans un système agroforestier, le cacao devient un allié de la biodiversité et de la reforestation.

Le cacao, plante d’ombre par nature

Le cacaoyer n’est pas une plante de plein soleil. Originaire des sous-bois tropicaux, il pousse naturellement à l’ombre d’arbres plus hauts, qui le protègent de la sécheresse, du vent et de l’érosion. Dans son écosystème naturel, il cohabite avec une grande variété d’essences forestières, de fruits tropicaux et de plantes médicinales.

Revenir à ce modèle naturel est l’un des leviers les plus efficaces pour restaurer les écosystèmes tout en cultivant du cacao de qualité.

L’agroforesterie cacaoyère

L’agroforesterie consiste à planter des cacaoyers sous couvert d’arbres. Ces arbres peuvent être forestiers (acajou, albizia, teck, etc.), fruitiers (bananiers, avocatiers, manguiers…), ou fixateurs d’azote (gliricidia, inga). Ce système présente de nombreux avantages :

  • Restauration des sols : les racines profondes limitent l’érosion, favorisent la rétention d’eau et enrichissent le sol en matière organique.

  • Captation de carbone : les plantations agroforestières absorbent davantage de CO₂ qu’une monoculture, participant à la lutte contre le réchauffement climatique.

  • Biodiversité : elles offrent un habitat à de nombreuses espèces végétales et animales.

  • Résilience : les arbres protègent les cacaoyers des stress climatiques, allongent leur durée de vie, et réduisent le besoin en intrants chimiques.

De la reforestation passive à la reforestation active

Il existe plusieurs approches de la reforestation par le cacao :

  • Reforestation passive : on laisse repousser une végétation indigène autour des cacaoyers, en limitant les interventions humaines.

  • Reforestation active : on reconstitue délibérément un couvert forestier par la plantation d’essences locales, parfois en partenariat avec des programmes de compensation carbone ou des ONG.

Certaines initiatives vont plus loin en réintroduisant des espèces endémiques ou en créant des corridors écologiques entre les parcelles.

Les conditions du succès

Pour que le cacao favorise réellement la reforestation, plusieurs conditions doivent être réunies :

  • Un prix rémunérateur pour les planteurs, qui leur permette d’investir dans des pratiques longues à mettre en place.

  • Un accompagnement technique pour choisir les essences adaptées, structurer les plantations, et assurer une cohabitation harmonieuse des espèces.

  • Une filière valorisante, qui reconnaît et rémunère le cacao issu d’agroforêts, tant sur le plan qualitatif qu’environnemental.

L’approche Orfève

Chez Orfève, nous privilégions les fèves issues de filières engagées dans des pratiques agroforestières vertueuses. Grâce à nos sourceurs, nous collaborons avec des plantations où le cacao est cultivé dans le respect des forêts et de leurs équilibres. Car pour nous, reforester ne signifie pas simplement planter mais restaurer des milieux vivants, complexes, et durables.