La fève et son écosystème

La transformation du cacao génère bien plus que de simples fèves : coques, cabosses vides, pulpe résiduelle, mucilage… Autant de co-produits végétaux longtemps négligés, mais désormais valorisés pour leur potentiel agronomique, énergétique ou même industriel. Ces matières dites “secondaires” deviennent des ressources à part entière dans des démarches d’économie circulaire.
Compost et paillage : fertiliser naturellement
Dans les plantations agroforestières, les cabosses broyées et les coques de fèves sont souvent utilisées comme compost ou paillage organique. Riches en potassium et en matière carbonée, elles améliorent la structure du sol, retiennent l’humidité, freinent l’érosion et favorisent l’activité microbienne. Cette pratique simple, renouvelable et locale permet de réduire le recours aux engrais chimiques tout en enrichissant les sols de manière durable.
Matériaux de construction : vers des briques à base de cacao
Dans plusieurs régions productrices (Afrique de l’Ouest, Amérique du Sud, Asie du Sud-Est), des projets de recherche appliquée et d’ingénierie durable transforment les déchets de cacao en matériaux biosourcés. Les fibres issues des cabosses ou des coques sont intégrées à :
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des briques allégées,
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des panneaux isolants,
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ou des agglomérés pour éléments de remplissage dans l’éco-construction.
Ces matériaux composites sont parfois combinés à des liants naturels comme l’argile ou le latex, avec pour objectif de réduire l’empreinte carbone du secteur du bâtiment dans les zones tropicales.
Biomasse énergétique : une chaleur renouvelable
Les coques de cacao, riches en lignine, peuvent être séchées puis brûlées pour produire de l’énergie :
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dans des fours de séchage traditionnels, comme source de chaleur pour sécher d’autres lots de fèves,
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ou dans des projets pilotes de pyrolyse et de gazéification, notamment au Ghana, au Cameroun ou au Brésil, pour alimenter de petits réseaux électriques ruraux.
Cette biomasse est une alternative renouvelable au bois ou au charbon, favorisant la résilience énergétique locale.
Jardinage urbain : une seconde vie dans nos potagers
Dans les pays consommateurs (Europe, Amérique du Nord), les coques de cacao sont parfois utilisées comme paillage pour les jardins, potagers, parcs et serres. Leur aspect décoratif, leur parfum naturel et leur capacité à limiter la croissance des mauvaises herbes en font une solution appréciée en horticulture durable. Elles enrichissent progressivement le sol tout en limitant l’évaporation et les besoins en arrosage.
L’approche Orfève
Chez Orfève, nous utilisons l’intégralité de la fève dans une logique de pureté et de rigueur. Si notre priorité reste la qualité aromatique du chocolat, nous suivons avec intérêt les initiatives de valorisation des sous-produits du cacao. C’est aussi en redonnant de la valeur à chaque élément de la cabosse que l’on renforce les modèles agricoles durables et respectueux de la nature.